Ceci est sous-tendu par une formidable bataille à la fois dans les discours selon lesquels nos concitoyens se soigneraient trop, et celle de longue portée contre « les cotisations sociales ». Pourtant ces cotisations sont essentielles, elles représentent le salaire indirect dont on dispose lorsque survient un accident de la vie ou lors de la retraite.
Une obscure vice-présidente du parti de M. Madelin a d'ailleurs dit tout haut la semaine dernière ce qui se murmure dans les diners où se retrouvent les maitres de l'oligarchie : « la sécurité sociale est un vestige communiste qui date de 1945 ». C'est l'hommage du vice à la vertu. Raison de plus pour expliquer sans cesse ce qu'il y a au fondement de la sécurité sociale d'Ambroise Croizat : la solidarité pour « mettre fin à l'obsession de la misère ».