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Vendémiaire

Blog d'actualité politique

Non, la bourse ce n'est pas la vie !

Publié le 27 Septembre 2009 par JC in France-Politique - société

Non, la bourse ce n'est pas la vie !

 

   Ceux-la mêmes qui ne l'avaient pas vu venir voient dès maintenant se terminer la crise. Normal puisqu'ils en attribuent la cause dans la « crise de confiance » de la Bourse envers les capitaux à la recherche d'un rendement immédiat et massif (ou l'inverse!) quelques points gagnés par « le CAC 40 » ou le « stock-exchange » ou encore le « Tokyo S.E ».

Mais au moment où certains économistes fantasment sur une prétendue « sortie de crise », des dizaines, voire des centaines de milliers d'emplois sont déjà supprimés; on en attend encore autant d'ici fin 2010: c'est la réalisation de l'opération restructuration des entreprises en vue d'une baisse notoire des coûts du travail.

 

   Remarquont ce que cette « hymne à la reprise » récèle de cynisme ou d'inconscience: voilà des gens qui reconnaissent la crise seulement dans ce qu'elle les touche sans même se soucier des terribles dégâts sociaux qu'elle provoque. La voilà l'immoralité du capital! Son fonctionnement est intrinsèquement immoral.

 

   Mais s'en tenir à la condamnation « personnalisée » de quelques « patrons voyous » ou des « traders ivres de spéculation », c'est finalement « faire semblant de changer pour ne rien changer du tout ».

 

   Ce qui frappe dans cette affaire c'est que personne ne pose la question: avons-nous besoin de la bourse pour vivre et travailler? La crise, qui n'a pas encore atteint son pic nous révèle qu'un divorce grandissant entre ce que les spécialistes appellent économie réelle et économie virtuelle. On arrive ainsi à des situations de plus haut comique. Le Luxembourg avec 500,000 habitants a une valeur ajoutée par salarié de 69,500€ alors que l'Allemagne comme la France n'atteignent pas 29,000€! Autre exemple, en 1980 en France, 17% du profit total venait du système financier contre 40% aujourd'hui. Le maniement de l'argent devient une activité de plus importante dans l'économie nationale.

 

Alors supprimons la Bourse!

 

   On nous dit « les entreprises ont besoin de fonds énormes pour se moderniser »: c'est oublier que les plus grandes réalisations économiques tels que Airbus, EDF, TGV ou les centrales nucléaires ont été financer par « emprunt public », donc sans passer par la bourse.

Tout l'accuse de la plupart des méfaits, oui on peut se passer de la Bourse.

 

 

Le travail au coeur du politique

 

   Une partie grandissant de l'opinion publique accuse le capital financier de la crise globale, il faut s'en réjouir, mais peu remarquent qu'en cette affaire, les victimes sont toujours et partout des salariés atteint collectivement dans leur travail. Or là où il y a résistance des salariés de l'entreprise, elle est animée, éclairée par des militants qui ont généralement des analyses et propositions pertinentes. Problême: il n'y a nulle part, de structures politiques élues où ils peuvent en débattre et surtout les faire valoir juridiquement. Il n'y a pas de tels gardes-fous parce que le droit de l'entrepreneur prime sur le droit du salarié dont le « contrat de travail implique subordination contre rémunération » (définition donné par le très officiel Larousse en 3 volumes). 

 

   Un tel garde-fou serait élu par les actifs (dont 90% sont des salariés) dans les circonscriptions où se situent leurs lieux de travail, l'élection serait soumise au scrutin de liste proportionnel à un tour en deux collèges ouvriers, employés et techniciens d'une part, cadres d'autre part; elle formeraient avec l'Assemblée Nationale, le Parlement ce qui signifie: abolition du Sénat.

On peut même imaginer qu'une telle représentation du monde du travail pourrait décreter la distinction juridique entre « domicile familial » et domicile de l'entreprise. Véritable « nuit du 4 Août 1789 », cette loi ouvrirait la porte à quelques mesures qui peu à peu, sans précipitation, ni « centralisme étatique » verrait accéder des millions de salariés ouvriers et ingénieurs, employés et cadres aux responsabilités économiques. Ce serait aussi un pas vers la déprofessionalisation de la politique, mettant un terme à cette perversion qui fait traiter les lois par 40% des médecins, un gouvernement qui compte un quart de « ministres-avocats d'affaires ».

 

   De fait, les résultats d'une loi électorale qui exclut le travail et l'entreprise des lieux où s'exerce le pouvoir. Insidieusement la « compétence politique » est exigée. Mais ce n'est pas là le seul moyen de faire évoluer la société vers la démocratie avancée. Il faut que cette démarche s'appuie sur des bases de plus en plus solides par un encouragement à l'autogestion des entreprises.

Alors on en discute ?

 

(de Jean Calvary à FORUM RV75)

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F
<br /> Suppimer la Bourse: d'accord, mais ce n'est qu'un aspect de la solution. L'article fait totalement l'impasse sur la question décisive: la propriété sociale des grands moyens de production et<br /> d'échange, sans la réalisation politique de laquelle toute proposition de "cogestion", de "démocratie participative", de "représentativité des salariés" demeureront des incantations sans grande<br /> issue. qui doit détenir le capital, telle est la question, et non "comment le partager". En bref, il semble que l'auteur ait oublié de son vocabulaire, le mot "socialisme"...V.Ferrier, Toulouse<br /> <br /> <br />
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