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Vendémiaire

Blog d'actualité politique

France / Les « meilleurs ennemis » du Monde - Jean Lévy

Publié le 16 Février 2012 par Vendémiaire in France-Politique - société

 dimanche 12 février 2012, par Comité Valmy

 

Le Monde est un journal partisan. Nombre de ses lecteurs estiment encore qu’il diffuse des informations objectives sur l’actualité. Certes, son brevet de « quotidien de référence » n’est plus reconnu. Cependant, jouant sur différents claviers, il donne encore parfois l’illusion d’être indépendant vis-à-vis du pouvoir et des partis.

Mais l’est-il de «  l’argent » et des puissances financières ?

Sa direction et son Conseil d’administration*, les intérêts qu’ils représentent, répondent négativement à la question.

Mais qui s’en soucie en achetant ce journal du soir ?

Et pourtant, qui lit attentivement ses articles, s’accroche à ses titres,

peut discerner clairement ses «  ennemis ».

Et ainsi se faire une opinion sur l’orientation politique du « Monde » en matière de politique internationale.

Voyons ses « ennemis ». Ils sont nombreux et clairement désignés. D’abord, c’est l’actualité, vient en premier Bachar Al-Assad

et le gouvernement syrien. Il ne s’agit plus sur ce sujet d’informations

( ce qui suppose de confronter les différentes sources, le ‘pour’ et le ‘contre’) mais de diatribes frénétiques accusatrices du pouvoir syrien.

Les dépêches retenues émanent d’un seul côté, celui des insurgés, le plus souvent basés à l’étranger. Pas le moindre soupçon, pour le quotidien, de manipulation. Le « conditionnel » n’a pas cours. A ce degré, ce n’est plus du journalisme mais de la seule « mise en condition » de l’opinion publique.

Mais pourquoi tant de hargne, tant de haine ?

La Syrie serait-elle, aux yeux du « Monde », un Etat plus totalitaire que l’Arabie saoudite (avec la charria la plus extrême, la main coupée aux voleurs), ou que le Qatar (où les immigrés – les deux-tiers de la population - sont traités comme des esclaves, sans le moindre droit), car de ces pays, le quotidien n’en parle guère…

En fait, derrière la Syrie se profile l’Iran et son président, Ahmadinejad. Voilà pour Le Monde, l’ennemi parfait, la cible privilégiée.

Pour quelles raisons cet acharnement permanent depuis des années ?

Pourquoi le régime des Mollahs fait-il au journal une horreur plus vive que celui de l’Arabie saoudite (avec la charria la plus extrême, la main coupée aux voleurs) ? Au nom de la laïcité ? Mais, dans ce cas, pourquoi Le Monde mise-t-il sur les Ayatollahs pour évincer le président, jugé par eux ( toujours selon le journal), pas assez religieux ?

Mais continuons le tour des « ennemis » du Monde.

Au lendemain du veto opposé par la Chine et la Russie à la résolution occidentale visant la Syrie, le quotidien du soir s’est déchainé.

Son éditorial daté du 7 février annonce la couleur :

« Moscou et Pékin couvrent les atrocités en Syrie ». Après la stigmatisation des deux Etats coupables « si hostiles à tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays ».

Pour Le Monde, il s’agit-là d’un crime impardonnable.

Et pour justifier son courroux, le quotidien n’hésite pas à se contredire lui-même.

Dans l’édito, il est écrit :

« La résolution du Conseil de sécurité tenait compte des objections russes et chinoises. Ni de loin, ni de près, elle n’évoquait la nécessité d’un changement de régime à Damas, comme le réclamait la Ligue arabe ».

Et page 5, toute consacrée au conflit, on peut lire :

« Le texte (de la résolution) endossait le plan de la Ligue arabe prévoyant la mise à l’écart graduelle du président syrien, Bachir Al-Assad ».

Qui croire, de l’édito ou de l’envoyé spécial, dont l’article est surmonté d’un titre sur toute la page :

« Syrie : la tentation de l’aide militaire aux insurgés ».

Les «  ennemis » du Monde se recrutent sur tous les continents.

La Russie de Poutine et la Chine populaire demeurent des cibles permanentes. « Poutine, ancien cadre du KGB » fixe bien la permanence d’un anticommunisme, qui pourtant ne se justifie guère avec ce dirigeant du Kremlin. En fait, l’orientation prise par le chef du gouvernement russe de prioriser l’indépendance de l’Etat, vis-à-vis des menées de l’Otan d’encerclement, déplait fortement au Monde, intégré qu’il est aux valeurs (boursières) occidentales.

Un Etat qui défend sa souveraineté, quelle horreur !

Mais cela nous ramène à la soumission idéologique du Monde à l’Union européenne, sujet dont nous traiterons ultérieurement.

Poursuivons notre « tour du Monde ».

Donc, la Chine, également visée, n’y est pas en odeur de sainteté.

Pour le quotidien du soir, la République populaire cumule tous les défauts. D’abord, elle se revendique officiellement dirigée par le Parti communiste. Ca ne pardonne pas, idéologiquement parlant. Aussi, toutes les difficultés rencontrées par le pouvoir chinois sont mis en exergue, et on peut lire la joie du Monde à les détecter. Le moindre incident, la plus petite catastrophe, font les choux gras du journal.

Que des oppositions se manifestent, et c’est pour lui l’ébranlement du régime. Les grèves croissantes, dénoncées comme le signe d’une rupture ouvrière avec les dirigeants, l’inquiètent pourtant : elles conduisent à de nombreuses augmentations de salaires, ce qui nuit à « la compétitivité de nos entreprises ».

Et Le Monde n’a-t-il pas pointé l’arme secrète de la Chine en matière de concurrence commerciale : le système est déloyal, car les entreprises chinoises n’ont pas de dividendes à verser à des actionnaires, ce qui majore leurs marges…

Mais Le Monde a beaucoup d’autres ennemis sur cette terre, tellement que nous allons certainement en oublier : Cuba et la Corée du Nord, qui se réclament du communisme, décrits à longueurs de colonnes, comme des goulags, les Etats d’Amérique latine qui se sont libérés du joug US, le Venezuela, où le président élu démocratiquement et régulièrement depuis quatorze ans, est présenté par Le Monde comme un dictateur. Et jusqu’à l’Equateur, présidé par un ancien élève de l’Université catholique de Louvain, réélu scrutin après scrutin avec davantage de voix, montré du doigt comme bafouant la liberté de la presse (voir Le Monde, daté du 9 février), parce que le président Correa applique la loi votée par referendum. Pensez donc, un quotidien avait publié « une colonne jugée injurieuse », le journaliste accusait le président de « crimes contre l’humanité », une peccadille en effet.

En fait, Le Monde a choisi son camp, le camp occidental, derrière les Etats-Unis et l’Union européenne : leurs « ennemis » potentiels sont par nature les ennemis du Monde

Ceci explique cela.

* Via leur société "Le Monde Libre" (LML), l’homme d’affaires Pierre Bergé, le banquier Matthieu Pigasse et le fondateur de l’opérateur Free, Xavier Niel contrôlent désormais 64,5% du célèbre quotidien.

http://canempechepasnicolas.over-blog.com/10-index.html

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2225

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