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Vendémiaire

Blog d'actualité politique

France / PREMIERES OBSERVATIONS APRES LE SECOND TOUR DES ELECTIONS CANTONALES

Publié le 31 Mars 2011 par Jean Lévy/Valmy/Vendémiaire in France-Politique - société

par Jean LEVY

lundi 28 mars 2011, par Comité Valmy

 

Le fait majeur reste le taux d’abstentions qui affecte toutes les formations, mais c’est l’UMP la plus fortement touchée.

L’UMP, en particulier à travers la personnalité de Nicolas Sarkozy, subit de plein fouet le phénomène du rejet. A tel point que des candidats « divers droite » battent le sortant UMP comme dans divers cantons dans les Hauts-de-Seine (par exemple à Levallois, Mme Balkany), ou à Saint-Germain-en-Laye. Le parti de l’Elysée perd des centaines de milliers de voix, à comparer avec celles recueillies dans les mêmes cantons, il y a sept ans.

Il n’y a pas, cependant, de « vague rose »..

Mais, du fait de l’abstention massive, il n’y a pas de « vague rose » socialiste, même si, dans deux départements (le Jura et les Pyrénées Atlantiques), le PS peut espérer prendre la présidence du Conseil Général. Si les socialistes gagnent en pourcentage et obtiennent 35% des suffrages, très loin devant l’UMP %, ils n’en perdent pas moins une part importante de leur électorat, par rapport aux élections de 2004.

Autre constatation qui confirme les limites des gains d’influence du PS, c’est son échec dans sa tentative de ravir des sièges détenus pare le PCF. Le phénomène est probant en Val-de-Marne : bien qu’ils aient fait candidatures communes avec les Verts, au premier tour : les communistes conservent tous leurs élus.

Cette manœuvre a également échoué en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers, Saint-Denis et Montreuil (où le PCF prend un siège au PS)

De même, la tentation avortée de ces mêmes Verts de prendre des sièges aux sortants socialistes, par exemple, en Loire-Atlantique, en spéculant sur le report des voix de la droite. Et si les Vert-Ecologie font état d’un nombre de sièges « gagnés », ils « oublient » de préciser qu’il s’agit de cantons offerts par le PS, à travers des candidatures communes …

La montée en puissance du Front national

Mais la caractéristique de ces élections, outre l’abstention de masse, c’est la montée en puissance du Front national. Celui-ci avait capitalisé 15% des voix au premier tour. Calculé sur les seuls cantons où il y avait un candidat frontiste, le pourcentage du FN atteignait 19% des suffrages exprimés

Au second tour, le mouvement de Marine Le Pen totalise, pour les 403 cantons où il était présent, plus de 36% des voix. Le FN obtient des pourcentages bien au-delà de 40% dans de nombreuses circonscriptions, essentiellement dans les départements méditerranéens, mais aussi en Pas-de-Calais, à Montigny-en Gohelle, où le candidat frontiste dépasse 44% ou en Moselle, à Saint-Avold, avec 45%.Pour un changement durable à La Poste

Cependant, le Front national n’obtient que deux élus au total en France..

Sur les 403 cantons où le FN était présent au second tour, il est passé de 620 000 voix au premier tour à 915 000, soit près de 50 % de progression. Certes, il avait atteint 1,38 million de voix au premier tour, mais sur un total bien plus important de 1 440 cantons.

Une hausse de 10 %, dans les duels face à la gauche, mais aussi face à la droite.

Dans les duels FN-gauche, le FN gagné 10,6 points en moyenne entre les deux tours, il est passé de 24,9 % des suffrages exprimés au premier tour, en moyenne, à 35,5 % au second tour

Dans les duels face à la droite, le FN a aussi gagné 10,5 points en moyenne entre les deux tours : il est passé de 26 % à 36,5 %

La "porosité" avec l’électorat UMP, une tendance qui se confirme.

Cette "porosité" a été soulignée par les études d’opinion depuis l’automne : environ un quart des sondés affirme avoir voté Sarkozy à la présidentielle de 2007. Ces électeurs confient qu’ils voteraient aujourd’hui pour Marine Le Pen, soit plus de 7 % de l’électorat total.

Et maintenant ?

Nous sommes à treize mois des élections présidentielles. La défaite de l’UMP est en premier lieu une défaite personnelle de Nicolas Sarkozy. Pourra-t-il, dans ces conditions, être le candidat de la droite ? Divers sondages le classent troisième, et donc exclu du second tour.. Dépassé par Marine Le Pen, Sarkozy va-t-il courir après elle, et accentuer son discours « frontiste » en matière de sécurité et d’immigration ? Le vote d’hier montre les limites d’une telle orientation : la distance prise par l’aile « centriste » de sa majorité pourrait priver l’UMP d’une part décisive de son électorat. Déjà, une (ou des) candidatures issues de la « majorité présidentielle » ( ?) se préparent, telle celle de Borloo, voire d’Hervé Morin. Ce qui, dans le contexte actuel, exclurait Nicolas Sarkozy du second tour, la droite, dite traditionnelle, n’atteignant pas, dans son ensemble, 36%.

Les forces économiques, qui ont, en 2007, propulsé Sarkozy à la présidence de la République, doivent étudier les chiffres et évoquer une autre candidature pour 2012.

Mais ce qui va être en cause, plus fondamentalement, c’est la stratégie du grand patronat et du CAC 40.

Deux voies s’ouvrent à lui :

« un mariage à l’italienne » entre l’UMP et le Front national, telle l’alliance Berlusconi avec la Ligue du Nord, en cas de développement du mouvement social, qui nécessiterait une politique du bâton

ou

la carte DSK, et faire de celui-ci un « Papandréou » français, pour faire mieux avaler la pilule..

Les deux voies mènent aux mêmes objectifs économiques, ceux de l’Union européenne et du FMI.

Seuls les chemins pour y parvenir diffèrent.

Et si le peuple français prenait une autre route, la sienne, celle du combat pour une autre société ?

 

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