Le président béninois Thomas Yayi Boni (photo), invité au Congrès mondial de Genève, a demandé au Parlement d’inscrire l’abolition de la peine de mort dans la Constitution.
Son ministre de la justice, Victor Tokpanou, explique que le gouvernement a déposé un projet de loi en ce sens à l’Assemblée nationale il y a trois mois et espère le voir adopté lors de la prochaine session parlementaire au printemps.
Interrogé sur le choix de la voie constitutionnelle, Tokpanou affirme : « Cette solution n’a que des avantages. Dans le cadre judiciaire qui est le nôtre, c’est la Constitution qui est la norme supérieure. Une fois qu’une disposition est inscrite dans la Constitution, c’est très difficile de revenir dessus. La révision constitutionnelle associe l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Elle montre l’engagement de tous. »
Volonté politique
Le ministre souligne que le Bénin n’utilise plus la peine de mort depuis 20 ans. « Certains croient qu’elle est toujours utile comme une épée de Damoclès.Mais le président et le gouvernement leur ont opposé leur volonté politique », déclare-t-il.
Alors que le Togo vient d’abolir la peine de mort et que le sujet est en débat au Mali, le Bénin est en passe de devenir un nouveau maillon de la chaîne abolitionniste qui se constitue en Afrique de l’Ouest. « En faisant partie du groupe de pays ayant déjà aboli, nous pouvons être non pas un modèle, mais une forme de référence pour les autres, à partir de notre expérience », suggère Tokpanou.
Publié par ECPM